Guide du Plan d'Épargne Retraite individuel - PER 2025

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) individuel est un produit d’épargne longue durée conçu pour préparer sa retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Créé par la loi PACTE de 2019, il a progressivement remplacé les anciens produits d’épargne retraite (PERP, contrat Madelin, Perco, etc.). Aujourd’hui, plus de 10 millions de Français ont ouvert un PER, avec plus de 100 milliards d’euros d’encours fin 2024. Cet article fait le point, de manière précise, sur le fonctionnement du PER individuel, ses mécanismes fiscaux, les économies d’impôts réalisables, ainsi que les dernières mises à jour législatives à connaître en 2024-2025.
Le PER individuel est un compte d’épargne spécialement dédié à la retraite. Vous y versez des sommes (versements volontaires) tout au long de votre vie active, à votre rythme et sans obligation de versement minimal. L’argent est bloqué jusqu’à l’âge de la retraite (sauf cas exceptionnels, détaillés plus loin) et fructifie sur des supports d’investissement de votre choix (fonds euros, unités de compte, etc.). À l’arrivée à la retraite (âge légal actuellement fixé entre 62 et 64 ans selon l’année de naissance, suite à la réforme de 2023), vous pourrez récupérer votre épargne sous forme d’un capital (un retrait en une ou plusieurs fois) ou d’une rente viagère (revenus réguliers à vie), ou même un mix des deux, selon ce qui est prévu dans votre contrat.
Trois compartiments en un : Techniquement, le PER issu de la loi PACTE unifie différents régimes. Même si vous n’ouvrez qu’un seul PER, il est constitué de trois compartiments internes (pour d’éventuelles sommes issues de l’épargne salariale ou de versements obligatoires d’entreprise). Toutefois, dans le cadre d’un PER individuel pur, vous n’alimentez que le compartiment des versements volontaires, ce qui simplifie la gestion. L’un des atouts majeurs du PER est sa transférabilité : vous pouvez transférer l’épargne d’un PER vers un autre établissement si vous trouvez de meilleures conditions (fonds plus performants, frais moindres, etc.). Ces transferts sont encadrés : s’il s’agit d’un PER récent (ouvert depuis moins de 5 ans), des frais sont possibles mais plafonnés à 1 % de l’épargne accumulée. Au-delà de 5 ans de détention, aucun frais ne peut être facturé pour transférer votre PER vers un autre gestionnaire. Cette portabilité, héritée de la loi PACTE, vous donne la liberté de faire jouer la concurrence entre assureurs ou gestionnaires d’actifs.
Transférer d’anciens contrats : De même, si vous détenez d’anciens produits d’épargne retraite (comme un vieux PERP, un contrat Madelin, un Article 83 d’entreprise, etc.), il est possible de les regrouper dans un PER moderne. La loi a prévu des frais de transfert encadrés pour ces conversions : par exemple, le passage d’un PERP ou Madelin vers un PER est facturé au maximum 5 % de l’épargne accumulée, et devient gratuit au-delà de 10 ans d’ancienneté du contrat. Cela incite les épargnants à migrer vers le PER unique, plus souple et offrant des modes de sortie élargis. À noter que le transfert depuis une assurance-vie vers un PER, qui bénéficiait jusqu’en 2022 d’un avantage fiscal (doublement de l’abattement sur les gains lors du rachat), n’est plus possible depuis le 1ᵉʳ janvier 2023.
Le succès du PER provient en grande partie de sa fiscalité attractive. En effet, les sommes que vous versez sur un PER individuel sont déductibles de votre revenu imposable, dans certaines limites, ce qui entraîne une économie d’impôt immédiate. Autrement dit, cotiser sur un PER peut réduire votre impôt sur le revenu chaque année. C’est un mécanisme de déduction fiscale : on retire les versements de votre revenu imposable, ce qui diminue la base sur laquelle est calculé l’impôt.
Plafonds de déduction : Bien sûr, cette déduction est plafonnée. Chaque contribuable dispose d’un plafond épargne retraite annuel, indiqué sur son avis d’imposition (ligne « Plafond Épargne Retraite »). Ce plafond correspond généralement à 10 % de vos revenus professionnels de l’année précédente, dans la limite de 8 fois le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS). Il existe aussi un minimum égal à 10 % du PASS de l’année précédente, pour permettre à ceux qui ont de faibles revenus de déduire quand même un montant plancher. Concrètement, pour un salarié :
- Montant maximal déductible (2024) : 35 194 € (soit 10 % de 8 × PASS 2023). Ce plafond concerne les hauts revenus. Il évolue chaque année en fonction du PASS. Pour 2025, avec le PASS 2024 revalorisé, le plafond maximal passe à 37 094 €.
- Montant minimal déductible : 4 399 € en 2024 (soit 10 % du PASS 2023). Même un salarié à temps partiel ou un indépendant en début d’activité sans bénéfice peut donc déduire jusqu’à 4 399 € s’il le souhaite. En 2025, ce plancher passe à 4 637 €, le PASS 2024 ayant augmenté
Pour les travailleurs non salariés (TNS) – indépendants, professions libérales, chefs d’entreprise sans régime salarié – le calcul du plafond est un peu plus généreux, héritant de l’ancienne déduction “Madelin”. Ils bénéficient d’un double plafond :
- Première limite : 10 % du bénéfice imposable de l’année précédente, pris dans la limite de 8 PASS. En 2024 cela donne un premier plafond de 37 094 € (pour un bénéfice 2023 très élevé).
- Seconde limite : 15 % de la tranche de bénéfice comprise entre 1 PASS et 8 PASS. En termes simples, cela ajoute un bonus de déduction pour la part de revenus au-delà d’une fois le PASS. Ainsi, pour 2024, cette part supplémentaire peut atteindre environ 48 686 € pour les revenus élevés, portant le plafond total TNS à environ 85 780 €. C’est le montant maximal qu’un indépendant très prospère pourrait déduire en ouvrant un PER en 2024. En tout état de cause, si le calcul en pourcentage n’est pas favorable (cas des faibles revenus), un TNS retrouve le plancher minimal de 4 637 € en 2024 (10 % du PASS 2023).
À noter : Ces plafonds se cumulent au sein d’un couple. En effet, si vous êtes marié ou pacsé avec une imposition commune, les plafonds de déduction non utilisés de l’un peuvent servir à l’autre. De plus, tout plafond non consommé est reportable sur les 3 années suivantes. Vous pouvez donc rattraper vos versements PER plus tard si une année vous n’avez pas pu épargner assez pour atteindre le plafond.
Imposition à la sortie : L’avantage fiscal du PER n’est pas un cadeau définitif de l’État, mais un différé d’imposition. Les sommes déduites aujourd’hui seront en principe imposées à la sortie, lorsque vous les récupérerez à la retraite. Cependant, l’opération reste gagnante dans de nombreux cas : d’une part, vous avez profité d’une économie d’impôt immédiate pendant votre vie active (quand votre taux marginal d’imposition est généralement plus élevé) ; d’autre part, à la retraite, vos revenus et votre tranche d’imposition seront souvent plus faibles, ce qui fait que l’imposition différée sur la rente ou le capital sera moins lourde. Par exemple, un cadre qui déduit des versements taxés à 41 % aujourd’hui pourrait ne payer que 11 % ou 30 % d’impôt sur ces mêmes sommes à la retraite. À noter qu’il est possible, lors de la souscription ou chaque année, de choisir de ne pas déduire ses versements (on parle de “non-déductibilité”). Dans ce cas, les sommes versées ne réduisent pas l’impôt sur le revenu immédiatement, mais sortiront sans impôt à la retraite (seuls les gains seront fiscalisés comme des plus-values). Ce choix peut être pertinent pour les épargnants faiblement imposés actuellement, ou ceux qui souhaitent optimiser la fiscalité de la sortie (notamment s’ils prévoient d’être fortement imposés une fois retraités).
Pour bien comprendre l’impact fiscal, examinons quelques cas concrets d’épargnants qui alimentent un PER, et l’économie d’impôt qu’ils peuvent obtenir :
Dans ces exemples, chacun verse le maximum déductible sur son PER afin d’optimiser la réduction d’impôt. On observe que même pour des revenus modestes (ex : Marie), le PER permet une économie d’impôt, certes plus limitée en euros sonnants et trébuchants (car l’impôt de départ est faible), mais réelle. Pour les revenus moyens et élevés, le gain fiscal est très substantiel chaque année. Un indépendant comme Ahmed, avec 100k€ de bénéfices annuels, peut déduire 12 800 € et économiser près de 4 000 € d’impôts en une année grâce au PER ! Pour un médecin libéral fortement imposé comme Sophie, chaque euro placé sur le PER économise 41 centimes d’impôt immédiatement. Bien entendu, il faudra tenir compte de l’imposition à la sortie, mais souvent l’opération reste positive sur le plan fiscal comme expliqué plus haut.
Cas des couples : si vous êtes en couple avec des revenus très inégaux, le PER peut être particulièrement judicieux. Par exemple, un conjoint à haut revenu peut utiliser non seulement son propre plafond, mais aussi le plafond inutilisé de son conjoint à faible revenu. Cela permet de défiscaliser une part encore plus grande de revenus du ménage. Il est courant, par exemple, qu’un des deux époux verse sur son PER un montant couvrant les deux plafonds additionnés. L’administration fiscale prévoit cette possibilité dans la déclaration commune.
Le PER individuel s’adresse à tous les profils professionnels, mais ses atouts peuvent varier selon votre situation :
- Pour les indépendants, professions libérales et chefs d’entreprise (TNS) : Le PER est souvent l’outil privilégié de défiscalisation. Comme ils cotisent moins à des régimes de retraite obligatoires (par rapport à un salarié cadre par exemple) et qu’ils sont imposés sur leurs bénéfices professionnels, les indépendants ont tout intérêt à se constituer une retraite complémentaire par capitalisation. Le PER remplace ici les anciens contrats Madelin, en offrant plus de souplesse (plus d’obligation annuelle de versement minimum). Grâce aux plafonds élevés (jusqu’à 85k€ déductibles par an pour les plus hauts revenus), un professionnel libéral peut drastiquement réduire son bénéfice imposable et donc son impôt. C’est particulièrement utile en fin d’exercice bénéficiaire pour « gommer » une partie des revenus. Par exemple, un consultant indépendant ayant un bénéfice exceptionnel peut verser 30 000 € sur son PER : immédiatement, son bénéfice imposable diminue d’autant, lui faisant économiser jusqu’à ~12 000 € d’impôts s’il était dans la tranche à 40 %. De plus, le PER sert de véritable complément de retraite pour ces professions souvent moins couvertes par les régimes obligatoires.
- Pour les cadres et salariés à hauts revenus : Le PER est un excellent moyen de diminuer la pression fiscale tout en préparant sa retraite. Un cadre supérieur imposé dans la tranche à 41 % ou 45 % a financièrement intérêt à déduire le maximum possible chaque année. Par exemple, un cadre gagnant 90 000 € brut annuel (environ 70 000 € nets imposables après abattements) aura un plafond PER autour de 7 000 €. S’il verse cette somme, il économise environ 2 800 € d’impôt (à 40 %). Sur 10 ou 15 ans, l’effort d’épargne cumulé et les économies d’impôts associées peuvent représenter un capital significatif à la retraite. Par ailleurs, nombre d’entreprises versent de l’intéressement ou de la participation que les salariés peuvent diriger vers un PER d’entreprise collectif (PERECO). Ces sommes, bien que distinctes du PER individuel, abondent aussi l’épargne retraite du salarié de manière défiscalisée. En combinant PER d’entreprise et PER individuel, un salarié peut optimiser sa préparation retraite et son fiscal. Enfin, pour les cadres dirigeants, le PER est un outil de « package de rémunération » : plutôt que de recevoir une prime taxable à 100 %, mieux vaut négocier son versement sur un PER (individuel ou entreprise) pour profiter de la déduction, tout en se constituant une épargne disponible plus tard.
- Pour les revenus modestes et les jeunes actifs : À première vue, défiscaliser n’est pas la priorité d’un jeune salarié peu imposé. Cependant, le PER peut quand même être intéressant, notamment grâce au plafond minimal (≈ 4 400 €) qui offre une capacité de déduction même sans gros revenus. Un jeune en début de carrière dans la tranche à 11 % pourrait se dire qu’il a peu à y gagner immédiatement. Mais s’il anticipe une progression de carrière (et donc d’imposition) dans le futur, commencer à alimenter un PER tôt permet de profiter de la capitalisation sur la durée. De plus, rien ne l’oblige à déduire fiscalement ses versements s’il préfère les sortir sans impôt à la fin. Le PER commence à intéresser les moins de 35 ans : plus de la moitié d’entre eux envisagent désormais d’en ouvrir un, signe que la sensibilisation à la retraite grandit même chez les jeunes générations.
- Pour les retraités et inactifs : Il est possible, même une fois à la retraite ou sans emploi, d’ouvrir un PER. Toutefois, comme vous n’avez plus de revenus professionnels, le plafond de déduction annuelle sera fixe (égal à 10 % du PASS, soit 4 637 € en 2024). Cela peut convenir pour investir une somme en profitant d’une petite déduction fiscale sur la pension imposable. Attention cependant, une fois retraité, si vous versez sur un PER vous ne pourrez pas le débloquer immédiatement sauf cas exceptionnel (il faudra attendre d’atteindre l’âge légal de la retraite si ce n’est pas déjà le cas, ou invoquer un cas de déblocage anticipé valable). L’intérêt principal pour un retraité d’utiliser un PER serait, par exemple, de transmettre dans de bonnes conditions (la fiscalité succession du PER peut ressembler à celle de l’assurance-vie dans certains cas de PER assurantiels). Mais pour un retraité imposé dans une tranche faible, le jeu n’en vaut souvent pas la chandelle en termes de pur avantage fiscal.
Un PER individuel est en principe bloqué jusqu’à la retraite, mais il est important de connaître les exceptions de déblocage anticipé prévues par la loi. Ce sont des situations de vie où l’on vous autorise à récupérer votre épargne avant l’heure, de façon anticipée, sous forme de capital. Voici les cas possibles :
- Invalidité de l’épargnant, de son conjoint ou partenaire de PACS, ou de ses enfants (invalidité reconnue de 2ᵉ ou 3ᵉ catégorie).
- Décès du conjoint ou partenaire de PACS de l’épargnant.
- Expiration des droits au chômage de l’épargnant (fin de droits ARE pour une personne licenciée par exemple).
- Situation de surendettement de l’épargnant (sur demande de la commission de surendettement).
- Cessation d’activité non salariée suite à une liquidation judiciaire (faillite d’une entreprise individuelle ou d’un gérant TNS).
- Acquisition de la résidence principale de l’épargnant. Ce dernier cas est très utilisé, notamment par les jeunes épargnants qui achètent leur premier logement : le PER peut servir de apport. Toutefois, attention, si votre PER contient des droits issus de versements obligatoires d’entreprise (compartiment 3), ceux-là restent indisponibles jusqu’à la retraite même en cas d’achat de la résidence principale.
En cas de demande de déblocage anticipé, vous devrez fournir un justificatif de l’événement (par ex. certificat d’invalidité, acte de décès, attestation Pôle Emploi de fin de droits, etc.). Le gestionnaire a alors l’obligation de vous verser les fonds sous forme de capital unique.
Quelle fiscalité en cas de sortie anticipée ? Cela dépend du motif :
- Pour tous les cas sauf l’achat de la résidence principale, la règle est la suivante : la part du capital retiré qui correspond à vos versements initiaux est exonérée d’impôt sur le revenu (vous ne “rattrapez” pas la déduction fiscale) et exonérée de prélèvements sociaux, tandis que la part correspondant aux gains (intérêts, plus-values générés sur le PER) est soumise aux seuls prélèvements sociaux (17,2 % actuellement). Autrement dit, sortir son PER par exemple pour cause d’invalidité est fiscalement neutre sur le plan de l’impôt sur le revenu : vous conservez l’avantage d’avoir déduit les versements, et en plus vous ne payez pas d’impôt en sortie. Seuls les gains supportent la CSG/CRDS.
- Pour le cas de déblocage pour achat de la résidence principale, la fiscalité dépend de si vous aviez déduit vos versements ou non. Si vous aviez profité de la déduction fiscale à l’entrée (cas le plus fréquent), alors lors de la sortie : la part correspondant aux versements redevient imposable à l’impôt sur le revenu (sans bénéficier de l’abattement de 10 % applicable aux pensions) mais reste exonérée de prélèvements sociaux, et la part des gains est taxée au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %. En revanche, si vous n’aviez pas déduit fiscalement les sommes versées, alors la sortie pour achat immobilier sera exonérée d’impôt sur le revenu sur la part des versements (logique, vous aviez déjà payé l’impôt dessus en amont) et seuls les gains subiront le PFU de 30 %.
En dehors de ces cas spécifiques, vous récupérerez votre épargne au moment de la retraite. L’âge légal de départ à la retraite en France est en train d’évoluer (il augmentera progressivement de 62 à 64 ans d’ici 2030). Une fois cet âge atteint, ou dès que vous liquidez votre pension de retraite, vous pouvez demander le déblocage de votre PER. Sortie en capital ou en rente ? Si vous optez pour une sortie en capital, celle-ci peut généralement se faire en une fois (on parle de capital unique) ou sous forme de retraits fractionnés sur plusieurs années. Si vous optez pour une sortie en rente viagère, l’assureur vous versera un montant mensuel ou trimestriel à vie. La rente viagère présente l’avantage de la sécurité (pas de risque d’épuiser le capital de son vivant), mais en contrepartie à votre décès les sommes investies sont généralement conservées par l’assureur (sauf option de réversion au profit d’un conjoint). Fiscalement, la rente viagère issue d’un PER est imposée comme une pension de retraite, donc après un abattement de 10 % et soumise aux prélèvements sociaux de 10 % (CSG/CRDS au taux retraité). Le capital, lui, est imposé différemment : les versements déduits sont taxés comme des revenus, et les gains au PFU (30 %). Il est possible aussi de combiner : par exemple, prendre 20 % du PER en capital au moment du départ, puis convertir le reste en rente pour s’assurer un complément à vie.
En cas de décès du titulaire avant la retraite, le PER n’est pas perdu : l’épargne restante est transmise aux bénéficiaires désignés (ou à défaut aux héritiers légaux). Si le PER était sous forme de compte-titres, les sommes intègrent la succession classique. Si le PER est un contrat d’assurance (ce qui est fréquent), la fiscalité de transmission suit en grande partie les règles de l’assurance-vie : ainsi, les bénéficiaires peuvent recevoir les sommes avec un abattement sur les droits de succession (généralement 152 500 € par bénéficiaire si les primes ont été versées avant 70 ans, puis taxation de 20 % au-delà, etc., ou bien dans le cadre fiscal des capitaux-décès d’assurance-vie). En résumé, le PER, lorsqu’il est assuré, permet une transmission avantageuse en cas de disparition du titulaire avant terme, ce qui en fait un outil d’optimisation patrimoniale dans certains cas (complémentaire à l’assurance-vie).
Le cadre du PER évolue au gré des lois de finances et des réformes. Voici les actualités les plus récentes à connaître :
- Plafond de la Sécurité sociale revalorisé : Le PASS sert, on l’a vu, de base de calcul aux plafonds de déduction. Il est revalorisé chaque année. Au 1ᵉʳ janvier 2024, le PASS est passé à 46 368 € (contre 43 992 € en 2023), puis au 1ᵉʳ janvier 2025 il a encore été augmenté de +1,6 % pour atteindre 47 100 €. Conséquence concrète : les plafonds de déduction PER augmentent mécaniquement. Pour un salarié, le plafond 2025 (revenus 2024) monte à 37 094 €, et le minimum déductible à 4 637 €. Pour un indépendant, le plafond global avoisine 88 000 € en 2025. Ces ajustements permettent de tenir compte de l’inflation et de l’augmentation générale des salaires.
- Restrictions concernant les PER pour mineurs : La loi de finances pour 2024 est venue encadrer l’épargne retraite des mineurs. Jusqu’en 2023, il était possible d’ouvrir un PER au nom d’un enfant mineur (par exemple, des parents fortunés pouvaient verser pour leur enfant et profiter de la déduction fiscale sur leur propre imposition, ce qui pouvait être optimisé en cas de rattachement fiscal de l’enfant). Depuis le 1er janvier 2024, il n’est plus permis d’ouvrir de PER pour un mineur. De plus, les versements volontaires sur les PER existants d’enfants mineurs sont désormais limités, afin d’éviter les abus d’optimisation fiscale. En contrepartie, le gouvernement a lancé un nouveau produit spécifique pour les jeunes : le Plan Avenir Climat, disponible à partir du 1ᵉʳ juillet 2024, destiné aux moins de 21 ans, qui vise à encourager l’épargne de longue durée des jeunes vers des investissements verts (ce plan n’offre pas de déduction fiscale à l’entrée, mais d’autres avantages adaptés aux mineurs). Par ailleurs, un nouveau cas de déblocage anticipé a été introduit pour les titulaires de PER mineurs, leur permettant de récupérer plus aisément leur épargne à la majorité ou dans des conditions particulières (assouplissement justifié par le fait que ces jeunes n’ont pas eux-mêmes décidé de bloquer leur argent jusqu’à la retraite). En somme, la législation recentre le PER sur l’épargne retraite des adultes, et oriente l’épargne des plus jeunes vers d’autres supports plus adaptés à leur horizon.
- Réforme des retraites 2023 : Bien qu’elle ne modifie pas directement le fonctionnement du PER, la réforme des retraites adoptée en 2023 change le contexte général : l’âge légal recule progressivement vers 64 ans, ce qui signifie que les PER ouverts par les générations nées après 1968 seront bloqués un peu plus longtemps (jusqu’à 64 ans au lieu de 62 auparavant). Paradoxalement, cette réforme pourrait rendre le PER encore plus pertinent : d’une part, parce qu’elle souligne la nécessité de se constituer un complément retraite compte tenu de la pression accrue sur les régimes par répartition ; d’autre part, parce qu’elle offre potentiellement deux années de plus pour cotiser (entre 62 et 64 ans pour ceux qui le peuvent) et défiscaliser, ou au contraire deux années de plus avant de pouvoir toucher son épargne (ce qui peut inciter à épargner davantage pour compenser). Il faudra aussi surveiller les impacts sur la fiscalité des rentes : l’abattement de 10 % sur les pensions, par exemple, est maintenu mais avec un plafond (4 123 € d’abattement maximum en 2024). Ces éléments peuvent jouer sur la comparaison entre sortie en rente ou en capital au moment venu.
- Pistes de réforme du PER en discussion : Fin 2024, un rapport de la Commission des finances de l’Assemblée nationale a proposé des pistes pour rendre le PER plus attractif pour les ménages modestes et supprimer certains effets d’aubaine. L’une des recommandations est d’harmoniser la fiscalité des sorties en rente du PER. Aujourd’hui, les rentes issues de versements volontaires sur un PER sont soumises aux prélèvements sociaux au taux normal des pensions (variable selon le statut du retraité), tandis que les rentes issues de l’épargne salariale bénéficient d’un taux réduit de CSG (9,2 %). Il a été suggéré d’aligner les taux de CSG pour que les petits épargnants ne soient pas pénalisés. Par ailleurs, une niche fiscale a été identifiée : si un épargnant décède avant de liquider son PER, les sommes transmises aux héritiers ne subissent pas l’impôt sur le revenu, alors même qu’elles ont été déduites du revenu du vivant du titulaire. En l’état actuel, c’est un avantage pour les bénéficiaires (ils récupèrent un capital défiscalisé hors succession, surtout s’il s’agit d’un PER assurantiel avec fiscalité type assurance-vie). Le rapport préconise de mettre fin à cet avantage en fiscalisant ces sommes au moment de la transmission, c’est-à-dire en les réintégrant dans le revenu imposable des héritiers ou sous une forme d’imposition particulière. Ce ne sont pour l’instant que des pistes de réflexion : aucune loi n’est encore votée sur ces points début 2025. Les épargnants ont donc toujours intérêt à utiliser le cadre actuel du PER, tout en restant informés des évolutions possibles.
- Orientations “vertes” de l’épargne retraite : À signaler, pour les curieux, que la loi “Industrie verte” d’octobre 2023 a introduit des mesures incitant les PER (surtout d’entreprise) à flécher une partie des investissements vers la transition écologique. Cela ne change rien pour l’épargnant en pratique, si ce n’est que certaines unités de compte “vertes” ou fonds labellisés peuvent être mis en avant dans les PER. On voit émerger des offres de PER “ISR” (investissement socialement responsable) ou “climat”. C’est un aspect à considérer pour ceux qui veulent donner du sens à leur épargne retraite. D’autre part, la loi sur le partage de la valeur (dès 2025) obligera les PME de 11 à 49 salariés à instaurer un dispositif d’épargne salariale (intéressement, participation ou abondement), ce qui indirectement peut augmenter les flux vers les PER d’entreprise (si les salariés choisissent de placer ces primes sur un PERECO par exemple).
Le Plan d’Épargne Retraite individuel s’est imposé en quelques années comme un pilier de la préparation retraite pour de nombreux actifs. Son fonctionnement, pensé pour être universel et portable, en fait un produit adapté aussi bien à l’indépendant qui veut optimiser sa fiscalité qu’au salarié qui cherche un complément à sa pension future. Les avantages fiscaux à l’entrée sont un puissant levier : en déduisant vos versements de votre revenu imposable, vous réalisez des économies d’impôts importantes, tout en vous constituant un capital pour vos vieux jours. Les plafonds de déduction offrent une flexibilité suffisante pour épargner selon vos moyens, et même les modestes y trouvent leur compte via le plancher de déduction.
Le PER n’est toutefois pas un simple produit d’épargne sans contrepartie : il faut garder en tête l’horizon long terme (l’argent est bloqué jusqu’à la retraite, sauf urgences définies par la loi) et la fiscalité à la sortie (imposition différée des sommes déduites). Néanmoins, avec la montée des incertitudes sur les retraites publiques (réformes en cours, déficit des régimes, allongement de la durée de cotisation), disposer d’une épargne retraite personnelle et défiscalisée apparaît de plus en plus judicieux. Les dernières évolutions législatives cherchent d’ailleurs à encourager l’épargne retraite (par exemple en la rendant plus attractive pour les jeunes ou en ajustant les plafonds à la hausse) tout en évitant les détournements de son objet (verrou sur les PER mineurs, etc.).
En tant que professionnel non spécialiste, retenez que le PER est un produit souple, personnalisable (vous choisissez les montants, la fréquence des versements, et même l’option fiscale déductible ou non), et efficace fiscalement. Il peut s’intégrer dans une stratégie patrimoniale aux côtés d’autres placements (assurance-vie, immobilier, épargne salariale…), avec un atout unique : vous aider à mieux vivre votre retraite grâce à un pécule accumulé, le tout en vous faisant payer moins d’impôts durant votre vie active. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre courtier ou conseiller pour étudier comment profiter au mieux du PER en fonction de votre situation personnelle et de vos objectifs de retraite. Les chiffres et dispositifs mentionnés dans cet article sont à jour pour 2024-2025 : il convient de se tenir informé des éventuelles futures ajustements, mais une chose est sûre – le PER s’inscrit durablement comme un élément clé de la préparation de la retraite en France.
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