Régime Cat Nat 2025 : une adaptation nécessaire face au changement climatique
Les effets du changement climatique ne cessent de se faire sentir à travers le monde, et la France n'est pas épargnée. La fréquence accrue des catastrophes naturelles met à rude épreuve les mécanismes traditionnels de gestion des risques. Pour les assureurs, ces événements deviennent un véritable défi : non seulement leur intensité augmente, mais les dommages qu'ils causent sont de plus en plus coûteux à indemniser. Face à cette nouvelle réalité climatique, le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, plus connu sous le nom de régime Cat Nat, est devenu un dispositif essentiel pour garantir la protection des biens et des personnes.
Créé en 1982, le régime Cat Nat repose sur un modèle de solidarité entre l’État et les assureurs privés, permettant une couverture systématique des dommages liés à des événements naturels exceptionnels. Grâce à ce dispositif, la grande majorité des Français est protégée à un coût raisonnable contre les risques climatiques majeurs. Cependant, avec l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, ce système fait face à 2 grands défis : l’augmentation de la sinistralité et l’épuisement progressif de ses ressources financières. Dans ce contexte, il devient impératif de réfléchir à son adaptation pour assurer sa pérennité et continuer à offrir une couverture efficace dans un environnement climatique de plus en plus instable. ABE Courtage vous explique les enjeux et évolutions à venir d’un régime indispensable pour faire face aux futurs aléas climatiques.
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Le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles (Cat-Nat), créé par la loi du 13 juillet 1982, comble une lacune importante dans la couverture des risques naturels, autrefois peu assurés. Ce mécanisme repose sur un principe de solidarité nationale, permettant aux particuliers, entreprises et collectivités de bénéficier d'une protection financière contre les effets dévastateurs des catastrophes naturelles.
La garantie catastrophe naturelle est une extension obligatoire pour tous les contrats d’assurance de dommages (multirisque habitation, tous risques auto, locaux professionnels), sauf pour les bateaux. Cette garantie est régie par l'Article L125-1 du Code des assurances et couvre les dommages matériels directs causés par des phénomènes naturels exceptionnels, tels que :
- Inondations, coulées de boue, remontée de nappe phréatique,
- Sécheresse,
- Mouvements de terrain,
- Vents cycloniques (supérieurs à 145 km/h en moyenne sur 10 minutes ou 215 km/h en rafales),
- Séismes,
- Avalanches,
- Volcanisme,
- Tsunamis.
Cette liste n'est pas exhaustive. La couverture ne s’applique que si le bien endommagé est assuré via un contrat incluant une garantie de dommages (incendie, vol, dégâts des eaux, etc.), comme le stipule l'Article L125-1 du Code des assurances. Les biens couverts uniquement par une assurance responsabilité civile ne sont pas éligibles à l'indemnisation Cat Nat.
Les conditions pour bénéficier de l’indemnisation
L’assuré peut bénéficier d’une indemnisation Cat-Nat si trois conditions sont remplies :
- Le maire de la commune touchée doit déposer une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
- Un arrêté interministériel doit être publié au Journal Officiel, constatant l’état de catastrophe naturelle pour l’aléa concerné.
- Les biens endommagés doivent être couverts par un contrat d’assurance de dommages.
Le ministère de l'intérieur a édité un excellent document pour comprendre rapidement le dispositif d'indemnisation :
Procédure d'indemnisation et surprime
Lorsque ces conditions sont réunies, l'assuré doit déclarer son sinistre à son assureur dans les 30 jours suivant la publication de l’arrêté. L’assureur dispose alors de trois mois pour verser l’indemnité, selon l’Article L125-2 du Code des assurances.
L'assurance Cat Nat entraîne une surprime uniforme sur l’ensemble du territoire, dont le taux est fixé par l’État :
- 12 % de la prime des garanties dommages pour les biens autres que les véhicules (20% à partir du 1er janvier 2025).
- 6 % des primes vol et incendie (ou 0,50 % de la prime dommages) pour les véhicules terrestres à moteur (9% à partir du 1er janvier 2025).
Les Dommages Couverts
La garantie Cat Nat prend en charge plusieurs types dedommages et frais liés à la catastrophe, parmi lesquels :
- Dommages matériels aux bâtiments, au mobilier et matériel,
- Honoraires d'architecte et de maîtrise d'œuvre (sans condition de caractère obligatoire à partir du 1er janvier 2024),
- Frais de démolition, déblais, pompage et nettoyage,
- Dommages dus à l'humidité et la condensation,
- Pertes d’exploitation si cette garantie a été souscrite,
- Frais de relogement d’urgence à compter de janvier 2024 pour les résidences principales.
Pour en savoir plus sur les dommages couverts, il est recommandé de consulter son contrat d’assurance ou de s’informer auprès de son courtier ou assureur.
Le Mécanisme des Franchises
Les indemnisations Cat-Nat sont soumises à des franchises obligatoires, fixées par l'État, comme précisé dans les articles D.125-5 à D.125-5-9 du Code des assurances et A.125-6 du Code des assurances. Les montants sont les suivants :
- 380 € pour les biens à usage d’habitation et véhicules,
- 1 520 € pour les dommages liés aux mouvements de terrain consécutifs à la sécheresse,
- 10 % des dommages avec un minimum de 1 140 € pour les biens à usage professionnel,
- 3 jours ouvrés pour les pertes d’exploitation.
Si une commune est reconnue plusieurs fois en état de catastrophe naturelle dans un délai de 5 ans sans avoir mis en place de Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN), la franchise peut être augmentée de manière progressive, pouvant aller jusqu'à quatre fois la franchise initiale.
La Territorialité de la Couverture
La garantie Cat Nat s’applique sur l’ensemble du territoire national :
- Métropole
- Départements et Régions d'Outre-Mer : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion,
- Collectivités d'Outre-Mer : Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Wallis-et-Futuna.
Les territoires tels que Monaco, Andorre, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie sont exclus du dispositif.
Cas des Biens en Zone Inconstructible
Les biens construits sur une zone déclarée inconstructible par un Plan de Prévention des Risques Naturels ne sont pas couverts par la garantie Cat Nat, comme précisé dans l’Article L125-6 du Code des assurances. Pour les biens construits avant l'approbation du PPRN, l’assuré doit réaliser les travaux de prévention exigés, sous peine de perdre son droit à l’indemnisation après 5 ans.
L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles
La multiplication des événements climatiques extrêmes est désormais une réalité indiscutable. Sécheresses prolongées, inondations dévastatrices, tempêtes d’une intensité inédite : les catastrophes naturelles s’accélèrent et s’intensifient sous l’effet du changement climatique.
En France, ces phénomènes n’épargnent plus aucune région. Les sécheresses, par exemple, touchent des zones auparavant considérées comme peu vulnérables, tandis que les inondations deviennent plus fréquentes et plus destructrices, notamment dans les régions du Sud et du Centre. Les tempêtes, quant à elles, se multiplient, laissant derrière elles des coûts colossaux pour les assureurs et des milliers de sinistrés. Cette recrudescence a un impact direct sur le régime d’assurance des catastrophes naturelles qui peine à absorber les coûts croissants liés à ces sinistres. En effet, les primes versées par les assurés, bien que soumises à une surprime spécifique pour couvrir les risques naturels, ne suffisent plus à garantir la pérennité du système. Les réserves de la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), acteur central du régime, sont en voie d’épuisement. Face à une sinistralité qui s’aggrave, les indemnisations explosent, fragilisant le régime et mettant en lumière la nécessité de réformer en profondeur un modèle aujourd'hui sous pression.
Les conséquences économiques et assurantielles du changement climatique
Le changement climatique a un impact direct et croissant sur les coûts supportés par les compagnies d’assurance. Selon la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), les coûts annuels liés aux catastrophes naturelles devraient augmenter de 40 à 60 % d'ici 2050, en fonction des scénarios climatiques envisagés. Cette projection met en lumière un défi majeur pour le secteur de l’assurance, mais également pour les entreprises et les particuliers.
Un impact direct sur les primes d'assurance
L’accroissement des sinistres entraîne une hausse inévitable des primes d’assurance. En France, entre 1982 et 2023, le coût des catastrophes naturelles a atteint 56,6 milliards d'euros, avec une sinistralité moyenne annuelle de 1,35 milliard d'euros. Ce chiffre est en constante augmentation, en particulier avec l’accumulation d’événements extrêmes comme les épisodes de sécheresse, dont les coûts devraient représenter à eux seuls 43 milliards d'euros entre 2020 et 2050, contre 13,8 milliards au cours des trois décennies précédentes.
La répercussion de cette hausse des sinistres sur les primes est déjà palpable. Par exemple, à partir du 1er janvier 2025, les assureurs augmenteront la surprime Cat Nat, passant de 12 % à 20 % pour les habitations et les entreprises, afin de maintenir l'équilibre financier du régime Cat Nat. Pour les véhicules à moteur, la surprime passera de 6 % à 9 %. Cette décision vise à compenser l’augmentation des coûts de gestion des sinistres, mais elle illustre également la nécessité d’adapter le financement du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles face à un avenir incertain.
Des exemples concrets d'événements coûteux
Ces hausses sont justifiées par la gravité croissante des événements climatiques. En 2022, la sécheresse en France a engendré entre 600 millions et 750 millions d'euros de dommages assurés, tandis que les inondations survenues en 2023 ont coûté entre 800 millions et 1 milliard d'euros. Ces chiffres reflètent une tendance générale : les sinistres climatiques ne sont malheureusement plus des événements exceptionnels.
L'avenir de la gestion des risques
Les experts soulignent que cette tendance ne fera que s’accentuer si aucune mesure de prévention ambitieuse n'est mise en place. Antoine Quantin, directeur des réassurances et fonds publics de la CCR, déclarait récemment : « L’adaptation au changement climatique est essentielle pour veiller à l’équilibre du régime Cat Nat et sa pérennité ». Pour les assureurs, il s’agit désormais non seulement d’adapter les tarifs, mais aussi d’accompagner les entreprises et les particuliers dans la mise en place de mesures de préventives afin de réduire l’impact des futures catastrophes.
Les fondamentaux du régime Cat Nat
Le régime Cat Nat est un modèle unique en Europe. Fondé sur la solidarité et le partenariat public-privé, son objectif est d’assurer une couverture universelle contre les catastrophes naturelles, événements jugés trop incertains et coûteux pour être pris en charge uniquement par le secteur privé. Ce régime repose sur une structure innovante qui mobilise à la fois les assureurs privés et l’État, garantissant ainsi une mutualisation des risques sur l’ensemble du territoire français. Le principe est simple : chaque contrat d’assurance habitation ou automobile inclut une surprime destinée à couvrir les risques liés aux catastrophes naturelles. En contrepartie, les sinistrés, qu’ils soient particuliers ou entreprises, sont indemnisés lorsque l’état de catastrophe naturelle est officiellement déclaré par arrêté ministériel. Ce partenariat solidaire assure à chaque assuré une protection contre des risques autrement inassurables à des coûts abordables.
Le fonctionnement du régime repose sur trois acteurs majeurs : tout d’abord, les assureurs privés qui diffusent la garantie Cat Nat et indemnisent les sinistrés. Ensuite, l’État, qui intervient via la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), un organisme public soutenu par une garantie illimitée de l’État. La CCR joue un rôle crucial en réassurant les assureurs, c’est-à-dire qu’elle leur permet de transférer une partie des risques qu’ils supportent, notamment lors des sinistres majeurs où les montants en jeu dépassent leurs capacités financières. Ce mécanisme de réassurance par l’État garantit la solvabilité du régime et sa capacité à absorber les crises répétées. Il assure également une égalité de traitement pour tous les assurés, qu'ils vivent dans une zone fortement exposée aux risques, comme les côtes sujettes aux inondations, ou dans des régions moins vulnérables.
Bien que le régime Cat Nat ait fait ses preuves depuis plus de quatre décennies, son équilibre est désormais fragilisé par l’intensification des événements climatiques extrêmes, forçant une réflexion sur ses mécanismes d’indemnisation et de financement.
Limites du modèle face au changement climatique
Le régime Cat Nat montre aujourd'hui ses limites face à l'intensification des risques climatiques. Selon un rapport de la Caisse Centrale de Réassurance, la provision d'égalisation (qui permet de lisser les coûts sur plusieurs années) est presque épuisée. Des mesures d’adaptation doivent donc être mises en place, d’autant plus que la sinistralité liée aux catastrophes naturelles évoluera d’environ 40% d’ici 2050.
En 2023, la CCR a dû puiser dans ses réserves pour la septième fois en huit ans. Ce phénomène est notamment lié à des catastrophes majeures comme les inondations dans les Hauts-de-France ou le tremblement de terre à La Laigne, qui ont coûté environ 1 milliard d’euros. Face à cette hausse constante des sinistres, le régime semble à bout de souffle, nécessitant des réformes urgentes pour maintenir son équilibre financier.
Des critiques croissantes sur l’équité du régime
L'une des critiques majeures concerne l'équité du régime, perçu comme étant plus favorable aux particuliers qu'aux entreprises. En effet, les entreprises dénoncent parfois une inégalité dans l’application du régime, estimant que les particuliers bénéficient de conditions plus avantageuses en matière de prise en charge des sinistres. D’un côté, les particuliers voient leurs habitations couvertes à des taux souvent jugés raisonnables, tandis que de l’autre, les entreprises font face à des coûts d’assurance plus élevés et accentués par la hausse des surprimes. Les professionnels craignent en effet que cette augmentation alourdisse encore davantage leurs charges sans pour autant leur garantir une couverture adaptée à leurs risques spécifiques.
Les sinistres liés au retrait-gonflement des argiles
Autre source de tension de plus en plus récurrente : la reconnaissance des sinistres liés au retrait-gonflement des argiles (RGA). Ce phénomène, amplifié par les périodes de sécheresse, pose des difficultés majeures en termes de reconnaissance et d'indemnisation au titre du régime Cat Nat. De nombreuses communes touchées par ces mouvements de terrain rencontrent des obstacles à la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, ce qui les empêche de bénéficier du régime d'indemnisation Cat Nat. En moyenne, seulement la moitié des communes qui demandent cette reconnaissance l'obtiennent.
Cette situation est également frustrante pour les entreprises locales qui subissent des dommages importants. Les dossiers déposés par ces professionnels sont souvent classés sans suite après expertise, sans qu'une indemnisation soit versée. Cela s'explique par plusieurs facteurs : les critères d'éligibilité pour le RGA sont très stricts et les experts mandatés peuvent rejeter de nombreux dossiers sous prétexte que les dommages ne répondent pas aux conditions précises de prise en charge.
Face à ces importants enjeux (le phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA) est devenu la deuxième cause d'indemnisation Cat Nat, derrière les inondations), une circulaire interministérielle du 29 avril 2024 a assoupli les critères de reconnaissance pour faciliter l'accès des communes au régime Cat Nat. Deux critères sont désormais pris en compte : un critère géotechnique (argiles sensibles) et un critère météorologique (succession de sécheresses anormales). Cela devrait augmenter de 17 % le nombre de communes reconnues chaque année. Par ailleurs, l'encadrement des experts en assurance sera renforcé dès 2025, pour garantir une meilleure indépendance et qualité des rapports d'expertise.
Les réformes récentes : vers un financement plus équilibré
Un des premiers leviers de la réforme du régime Cat Nat est la réforme de la surprime. Actuellement fixée à 12 %, cette surprime sur les contrats d’assurance sera progressivement augmentée à 20 % d’ici janvier 2025. Le poids des catastrophes naturelles sur l’économie française ne cesse de croître et les montants colossaux ont logiquement poussé les décideurs politiques à revoir le financement du régime Cat Nat pour mieux absorber les chocs économiques futurs.
En plus de la hausse de la surprime, de nouvelles règles spécifiques à l'indemnisation de la sécheresse ont été adoptées. Ce phénomène, particulièrement coûteux, représente un véritable défi pour les assureurs. Entre 2020 et 2050, la sinistralité due à la sécheresse pourrait atteindre 43 milliards d'euros, soit une augmentation de 200 % par rapport aux trois décennies précédentes. Ces chiffres alarmants ont conduit à la mise en place de critères d'indemnisation plus souples, notamment pour les communes victimes du retrait-gonflement des argiles (RGA).
Les entreprises, souvent les plus durement touchées, bénéficieront également d’une indemnisation plus équitable. Des critères géotechniques et météorologiques plus précis et une plus grande indépendance accordée aux experts d’assurance devrait garantir un eplus grande transparence dans les décisions d’indemnisation et une équité accrue pour les sinistrés.
Avec ces réformes, le régime CatNat se prépare à affronter les prochaines décennies, où l’intensification des catastrophes naturelles exigera des solutions toujours plus résilientes et innovantes.
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Prévention et adaptation : des priorités incontournables
La prévention est aujourd’hui au cœur de la stratégie du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles. Face à l'intensification des phénomènes climatiques extrêmes, la France doit impérativement renforcer ses dispositifs de prévention pour réduire la sinistralité et, par conséquent, les coûts d'indemnisation. Ainsi, le développement d’outils de prévention robustes est devenu une priorité absolue pour le gouvernement, les assureurs et les acteurs du secteur.
Des dispositifs de prévention déjà en place
Plusieurs mesures ont été instaurées pour répondre à cet impératif de prévention. Parmi elles, les Plans de Prévention des Risques (PPR), créés en 1995, jouent un rôle clé. Ces plans permettent de cartographier les zones à risques et de définir des règles de construction et d'aménagement pour limiter les conséquences des catastrophes naturelles. Aujourd'hui, plus de 12 500 communes sont dotées d’un PPR, dont 10 667 spécifiquement pour les risques d’inondation. Grâce à ces PPR, les communes concernées ont pu réduire de 20 % les dommages liés aux inondations entre 1995 et 2018.
Parallèlement, le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM), communément appelé Fonds Barnier, finance les travaux de réduction de la vulnérabilité. Alimenté par une partie des cotisations d’assurance Cat Nat, ce fonds a investi plus de 820 millions d’euros entre 2009 et 2020, principalement pour des projets de prévention et d’aménagement liés aux risques d’inondations et de séismes. Le Fonds Barnier permet notamment d’aider les propriétaires à financer les travaux de mise en conformité des bâtiments situés en zones à risques. À titre d’exemple, il finance les travaux de renforcement des fondations dans les zones sujettes aux phénomènes de retrait-gonflement des argiles (RGA).
La prévention : un enjeu économique et social
La prévention ne se limite pas à la protection des biens ; elle est également un enjeu de protection sociale. En limitant les dégâts matériels et en anticipant les risques, on réduit non seulement le coût pour les assureurs, mais aussi les perturbations économiques pour les entreprises et les particuliers. En investissant dans des dispositifs comme les PPR et en augmentant les financements du Fonds Barnier, la France a pour objectif de se doter des moyens nécessaires pour anticiper et mieux gérer les risques naturels. Une démarche incontournable pour protéger les assurés et maintenir un système de solidarité durable.
Vers une meilleure gestion des risques : technologies et modélisation
Face à l'augmentation des catastrophes naturelles, les assureurs se tournent de plus en plus vers les nouvelles technologies pour améliorer la gestion des risques et affiner les prédictions. Grâce à l'intelligence artificielle (IA), à la modélisation climatique et à l'exploitation des mégadonnées (big data), la prévention des sinistres devient plus efficace et peut permettre dans certains cas une meilleure anticipation des impacts des événements futurs.
Les technologies au service de la prévision
L’utilisation de l’intelligence artificielle permet aujourd'hui de croiser des données en temps réel sur les événements climatiques avec des modèles prédictifs de plus en plus précis. Les algorithmes d'IA peuvent ainsi identifier des zones à risque avant qu’un événement ne survienne, permettant aux assureurs de mieux se préparer. Par exemple, les systèmes de modélisation développés par la CCR permettent de prévoir avec précision l'impact d'une sécheresse ou d'une inondation et d'évaluer les coûts potentiels des indemnisations. Cette anticipation des sinistres permet non seulement de mieux protéger les assurés, mais aussi de réduire les délais de traitement des dossiers après une catastrophe.
Réduire les coûts grâce à une meilleure anticipation
L’anticipation des risques ne concerne pas seulement la prévision des sinistres, mais aussi la réduction des coûts pour les assureurs. En améliorant la précision des modèles de risques, les assurances peuvent ajuster leurs primes en fonction de l'exposition réelle des biens assurés. Cela permet de limiter les augmentations généralisées des surprimes Cat Nat, tout en préservant la pérennité du régime.
Exemples concrets de technologies en action
Les outils de géospatialisation, combinés à des bases de données climatiques de plus en plus complètes, permettent aux assureurs d'évaluer précisément l'exposition des biens à des risques spécifiques, comme le retrait-gonflement des argiles ou les inondations. Par exemple, la plateforme Géorisques, mise en place par le Ministère de la Transition écologique, permet d’obtenir une cartographie précise des zones à risque en France. Cette plateforme est d’ailleurs alimentée par des données historiques et des projections climatiques actualisées régulièrement.
« L’exploitation des données et l’amélioration des capacités de modélisation sont essentielles pour anticiper au mieux les changements en cours et à venir », souligne le directeur des réassurances à la CCR. Cette capacité d'anticipation est la clé pour une meilleure gestion des coûts pour préserver l’équilibre financier du régime Cat Nat.
La place des assureurs et des courtiers dans la transition climatique
Alors que le changement climatique redessine la carte des risques, les assureurs et courtiers jouent un rôle clé dans la gestion des impacts et l’accompagnement des sinistrés. Avec l’augmentation de la sinistralité et des primes liées aux catastrophes naturelles, leur mission évolue pour mieux sensibiliser les assurés aux enjeux de prévention et à l’importance d’une couverture adaptée.
Sensibiliser les assurés à la prévention : une urgence
Face à l’intensification des inondations, sécheresses et tempêtes, les assureurs doivent désormais aller au-delà du simple remboursement des sinistres. Avec un coût moyen annuel de 1,3 milliard d’euros depuis 1982 (un chiffre en constante augmentation), la prévention devient une priorité pour réduire l’exposition et les coûts. Cette sensibilisation s’accompagne d’une information transparente sur les bénéfices d’une couverture adaptée. Par exemple, 54 % des sinistres non-auto cumulés depuis 1982 sont liés à des inondations, soulignant la nécessité d’une protection renforcée pour les assurés les plus exposés.
Réductions des commissions des courtiers : un ajustement nécessaire
L’évolution des primes d’assurance Cat Nat, dont la hausse atteindra 20 % d’ici 2025, impacte également les courtiers. Pour maintenir l’équilibre financier du régime, les commissions versées aux courtiers et agents généraux sur ces primes sont revues à la baisse : de 8 à 5%. Une baisse de commission indispensable pour atténuer l’impact financier auprès des assurés. "Les courtiers sont en première ligne pour expliquer les hausses des primes et accompagner les assurés dans le choix de solutions adaptées," affirme Antoine Quantin, Directeur des Réassurances et Fonds Publics à la CCR. Ce défi demande de conjuguer expertise technique et accompagnement pédagogique pour garantir la satisfaction des clients malgré un contexte tarifaire tendu.
L’accompagnement personnalisé d’ABE Courtage
Dans ce contexte de transition, ABE Courtage se distingue par son approche sur-mesure. Conscient que chaque assuré fait face à des risques uniques, le cabinet propose un accompagnement personnalisé, de l’audit des biens à la mise en place de mesures de prévention. Cela inclut :
- Diagnostic des risques : identification des vulnérabilités spécifiques à chaque entreprise ou habitation par ses experts.
- Conseils en prévention : propositions d’améliorations (travaux, adaptation des infrastructures).
- Optimisation des couvertures : réévaluation régulière des contrats pour s'assurer qu'ils répondent aux évolutions des risques climatiques.
En misant sur la prévention et une couverture adaptée, ABE Courtage permet à ses clients de mieux anticiper les risques et d'atténuer l’impact des sinistres coûteux.
Une évolution indispensable du régime Cat Nat face aux défis climatiques
Le changement climatique est désormais une réalité incontournable qui bouleverse profondément le secteur de l’assurance. Le régime Cat Nat a longtemps fait ses preuves en garantissant une couverture efficace contre les risques naturels. Cependant, face à l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles, le régime doit impérativement évoluer pour rester viable et équitable. Avec l’explosion prévue des futures indemnisations ces 30 prochaines années, l’adaptation du régime Cat Nat se fait pressant. La première étape de cette transformation est d’ordre financier, avec une surprime Cat Nat passant de 12 à 20% au 1er janvier 2025 pour les habitations et les entreprises et de 6 à 9% pour les véhicules motorisés.
La simple augmentation des cotisations ne suffira pas : une stratégie et des mesures de prévention s’imposent pour alléger à terme le fardeau financier des catastrophes et protéger durablement les biens et les vies humaines.
L’adaptation du régime Cat Nat s’impose donc comme une priorité, car elle conditionne la capacité des entreprises et des particuliers à faire face aux nouvelles menaces climatiques. Pour ABE Courtage, sensibiliser ses clients sur ces enjeux et leur offrir des solutions d’assurance adaptées est une mission centrale. L'avenir des assurances face au changement climatique dépend de notre capacité collective à anticiper, prévenir et réagir.
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