Tout ce que vous devez savoir sur la sous-traitance dans le domaine de la construction

L'équipe ABE Courtage

Qu'est-ce que la sous-traitance ?

En France, la sous-traitance dans la construction est définie par la loi comme l'acte par lequel un entrepreneur, désigné comme "entrepreneur principal", confie sous sa responsabilité à un autre entrepreneur, appelé "sous-traitant", l'exécution :

  • de tout ou partie d'un contrat privé ;
  • ou d'une partie d'un contrat public conclu avec le maître d'ouvrage.

La sous-traitance, telle que définie par la loi, implique l'intervention de trois parties et la conclusion d'au moins deux contrats distincts :

  • le contrat principal entre le maître d'ouvrage et l'entrepreneur principal ;
  • le contrat de sous-traitance (également appelé « sous-traité ») entre l'entrepreneur principal et le sous-traitant.

Il est important de noter que le sous-traitant ne conclut de contrat qu'avec l'entrepreneur principal et n'a pas de relation contractuelle directe avec le maître d'ouvrage, ce qui fait la différence de la co-traitance. Par ailleurs, un fournisseur de matériaux n'est pas considéré comme un sous-traitant, car son contrat avec l'entrepreneur est simplement un contrat de vente. Cependant, un "fabricant" peut être qualifié de sous-traitant s'il réalise un travail spécifique adapté à un chantier particulier. En d'autres termes, si le "fabricant" ne fournit pas un produit standard, mais le produit de manière spécifique pour un projet donné, notamment avec des études préalables, il est considéré comme un sous-traitant. Dans ce cas, il est essentiel que la maîtrise d'œuvre soit vigilante chaque fois qu'une prestation spécifique liée au chantier est externalisée, notamment en atelier.

En outre, un loueur de matériel et d'engins n'est pas considéré comme un sous-traitant, car l'entrepreneur utilise librement l'équipement loué et le met en œuvre pour les travaux, sans décharger sa responsabilité.

Pourquoi les entreprises de la construction ont-elles recours à la sous-traitance ?

Les entreprises du secteur de la construction ont recours à la sous-traitance pour raisons diverses :

  • Elles peuvent ne pas disposer des compétences nécessaires pour effectuer certaines prestations.
  • Elles cherchent parfois à améliorer leur rentabilité en trouvant des entreprises capables de réaliser les travaux à un coût inférieur à celui indiqué dans leur offre initiale.
  • Elles peuvent également être confrontées à des contraintes de personnel ou de matériel qui les empêchent d'effectuer certaines prestations.

Bien que cela ne soit pas absolument nécessaire, comprendre les raisons pour lesquelles une entreprise a recours à la sous-traitance peut s'avérer important pour gérer efficacement les relations avec son sous-traitant. Avoir cette information peut aider à anticiper d'éventuels problèmes. Par exemple, une entreprise spécialisée dans la construction lourde qui sous-traite des travaux d'aménagement intérieur peut ne pas partager les mêmes préoccupations ou interpréter correctement les instructions de la maîtrise d'œuvre.

Quelles sont les limites de la sous-traitance en construction ?

La sous-traitance de pose est-elle possible ?

La loi n’interdit pas la sous-traitance de la pose de matériaux fournis par l'entrepreneur principal. Cependant, les tribunaux peuvent requalifier le contrat de sous-traitance en contrat de travail si le sous-traitant exécute les travaux sous une subordination juridique permanente.

Lorsque le sous-traitant emploie des salariés et les met à la disposition de l'entrepreneur principal, il est possible que les tribunaux constatent une mise à disposition illégale de main-d'œuvre et un délit de marchandage. Pour éviter la requalification du contrat et les sanctions pénales et civiles qui en découlent, il est essentiel de respecter le critère fondamental du contrat d'entreprise, à savoir l'indépendance du sous-traitant dans l'exécution des travaux. Cela implique notamment que le contrat définit clairement la nature de la tâche et un montant forfaitaire de rémunération, et que le sous-traitant supervise ses propres employés.

Une entreprise peut-elle sous-traiter l'intégralité de son marché ?

Il faut distinguer les marchés publics et les marchés privés.

Dans les marchés publics, la loi interdit la sous-traitance totale (loi du 31 décembre 1975, art. 1er). La loi ne précise pas de seuil ou de pourcentage que l'entreprise doit conserver. De plus, le maître d'ouvrage peut exiger que certaines tâches essentielles soient réalisées directement par le titulaire du contrat (C. commande publ., art. L. 2193).

En revanche, dans les marchés privés, la sous-traitance totale est autorisée, sauf stipulation contraire dans les contrats. La norme NF P 03-001, à l'article 4.6.1, exige que le titulaire du contrat effectue lui-même une partie significative des prestations correspondantes à son domaine d'activité.

Le sous-traitant peut-il sous-traiter à son tour ?

La loi permet la sous-traitance en chaîne, ce qui signifie qu'un sous-traitant peut, à son tour, sous-traiter une partie de son contrat. Dans ce cas, le sous-traitant de second rang acquiert le statut d'entrepreneur principal et assume toutes les obligations qui en découlent (loi du 31 décembre 1975, art. 2). On parle de rangs de sous-traitance (premier rang, deuxième rang de sous-traitance). Le sous-traitant de second rang bénéficie des garanties de paiement uniquement en délégation ou caution et peut exercer une action directe contre le maître d'ouvrage initial, quel que soit son rang. En revanche, sur les marchés publics, le sous-traitant de second rang ne bénéficie pas du droit au paiement direct.

Lorsqu'il y a une sous-traitance en chaîne, le contrat de sous-traitance entre l'entrepreneur principal et ses sous-traitants n'est pas modifié, même si un sous-traitant de rang inférieur intervient.

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L'entrepreneur principal est-il responsable des actions de ses sous-traitants ?

Oui, l'entrepreneur principal est tenu de garantir les obligations de ses sous-traitants, notamment en ce qui concerne les délais d'exécution et la qualité des travaux. L'entrepreneur principal est solidairement responsable des obligations de ses sous-traitants envers le maître d'ouvrage (loi du 31 décembre 1975, art. 14).

En d'autres termes, si un sous-traitant ne respecte pas ses engagements contractuels envers le maître d'ouvrage, l'entrepreneur principal doit intervenir pour assurer la bonne exécution de la prestation. Si le sous-traitant est défaillant, l'entrepreneur principal doit se substituer à lui pour garantir la bonne fin du contrat principal.

L'entrepreneur principal doit également veiller à ce que ses sous-traitants respectent les normes de sécurité, la réglementation environnementale et toutes les autres obligations légales et contractuelles. Le non-respect de ces obligations peut engager la responsabilité de l'entrepreneur principal.

Pour minimiser les risques et assurer un contrôle efficace des sous-traitants, il est essentiel que l'entrepreneur principal sélectionne soigneusement ses sous-traitants, rédige des contrats de sous-traitance précis et surveille attentivement l'exécution des travaux.

Comment un entrepreneur principal doit-il gérer les relations avec ses sous-traitants ?

Pour gérer efficacement les relations avec les sous-traitants dans le domaine de la construction, un entrepreneur principal devrait :

  • Sélectionnez soigneusement ses sous-traitants : il est essentiel de choisir des sous-traitants ayant les compétences et l'expérience nécessaires pour accomplir le travail de manière satisfaisante. La sélection des sous-traitants doit être basée sur des critères objectifs et leur capacité à répondre aux besoins du projet.
  • Rédiger des contrats de sous-traitance détaillés : les contrats de sous-traitance doivent être clairs et complets, précisant les tâches, les délais, les coûts, les normes de qualité, et toutes les autres modalités. Il est recommandé de faire appel à un avocat spécialisé en droit de la construction pour rédiger ou examiner les contrats.
  • Établir des protocoles de communication : l'entrepreneur principal devrait mettre en place des systèmes de communication efficaces avec les sous-traitants pour s'assurer que toutes les parties sont informées des évolutions du projet et des éventuels problèmes.
  • Surveiller l'exécution des travaux : l'entrepreneur principal doit superviser de près les sous-traitants pour garantir que les travaux sont effectués conformément aux normes de qualité et aux délais convenus.
  • Gérer les aspects financiers : l'entrepreneur principal doit s'assurer que les paiements aux sous-traitants sont effectués en temps voulu et que les sous-traitants sont en règle avec leurs obligations financières.
  • Anticiper les conflits : il est important de résoudre rapidement tout litige ou problème qui pourrait survenir avec un sous-traitant, car les retards ou les désaccords peuvent avoir un impact négatif sur le projet dans son ensemble.
  • Être prêt à intervenir en cas de défaillance d'un sous-traitant : si un sous-traitant ne remplit pas ses obligations, l'entrepreneur principal doit être prêt à intervenir pour garantir la continuité du projet.

Une gestion efficace des sous-traitants est essentielle pour la réussite d'un projet de construction et pour minimiser les risques.

Que vous soyez ingénieur de la construction, entreprise réalisatrice ou architecte, ABE vous aide à sécuriser votre activité.

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